Multiple Distortions

Multiple Distortions

Archives 2005-2016

Label : Booster/wtpl-music BTZ122 / LC09621
Date de sortie digitale : 18/04/2016
Distribution digitale : Believe pour Booster-wtpl-music
Date se sortie de l'album physique : 2016
Genre :  art rock - ambiant - classique contemporain - alternative - soundtrack - expérimental - électro acoustique...
Nombre de pistes : 15 | Durée : 75:00
Musiciens : Thierry Zaboitzeff (guitare basse, guitares, claviers, violoncelle, samplers, programmations des percussions et autres instruments virtuels)
Composition : Thierry Zaboitzeff
Artwork : The Anonymus Designers 

Multiple Distortions

La musique de Thierry Zaboitzeff ne peut être classée dans aucune catégorie musicale existante. De temps en temps, on peut être tenté par quelques mesures qui indiquent une catégorie, mais assez vite, cette certitude se brise.
Si Zaboitzeff est d'humeur à sonner comme un enfant plongé dans ses jeux, il le fera. Mais s'il souhaite créer un monstre à travers sa musique, il peut le faire et le fera tout aussi bien. Sa musique va du léger et aérien au profond et lourd, elle est aussi diverse que la vie elle-même. La musique s'adapte à la personnalité du musicien ainsi qu'à celle de son public.
Elle peut sembler répétitive, mais son type de musique ne se ternit jamais et ne devient jamais ennuyeuse. On a envie de l'écouter encore et encore, de recommencer à zéro une fois que le dernier son s'est éteint.
Il faut prendre la peine de chercher la résonance intérieure, les images que la musique évoque.
Elles sont d'une qualité vaste, impressionnante, voire massive.
Et en tant qu'auditeur, vous avez l'impression que la musique ne s'adresse qu'à vous, comme si elle s'adressait à votre véritable moi. La simplicité apparente de la musique est surprenante, mais elle révèle des images cachées dès qu'on l'écoute attentivement. La musique atteint sa qualité unique de cette manière : elle est à la fois tissée serrée et transparente, comme un homme complexe, plein d'imagination, fort et sensible. Il peut ainsi se permettre de traverser la vie d'une manière simple, presque naïve, et d'aborder les autres avec sincérité - car il est si solidement ancré dans sa propre force et son intégrité.

Harald Friedl, Vienne le 11 mars 2016 (traduit de l'anglais via un traducteur automatique en ligne)

Chroniques

IMPRO JAZZ (F)
par Philippe Renaud (10/2016)

Multiple Distortions

Même si l’ex bassiste d’Art Zoyd poursuit son chemin dans les traces de son ancien groupe (qu’il continue d’ailleurs de citer sur la pochette), ces archives ne remontent qu’à l’année 2005, à des années lumières de l’originalité de ce groupe classé "Rock in Opposition" au milieu des années ‘70s. Mais, pour éviter une déception chez les aficionados du groupe, il faut préciser que l’esprit est resté le même, bien que Thierry Zaboitzeff soit désormais un groupe à lui tout seul.
Peu de renseignements sur la pochette, juste le détail des titres et le timing, de manière à ce que l’on ne sache pas quand tel ou tel morceau a été enregistré. Mais cela n’a guère d’importance, tant, je le répète, la base sonore qui a permis de découvrir une nouvelle musique, une musique inouïe, est toujours là, une trame lancinante et répétitive sur laquelle se greffent plusieurs autres instruments parmi lesquels des percussions, des tubular bells, des guitares saturées (d’où le titre de l’album), et de l’électronique qui n’existait pas lors de l’enregistrement de la "Symphonie pour le jour où brûleront les cités"… 15 titres défilent ainsi, à écouter très fort, de préférence dans le noir (cela me rémémore une vidéo passionnante du groupe enregistrée dans le nord de la France), un voyage dans le temps mais dans une expression moderne et futuriste.

IMPRO JAZZ (F)
Philippe Renaud

KOID9 (F)
par Renaud Oualid (2016)

Multiple Distortions

Le nom de Thierry Zaboitzeff revient assez régulièrement dans Koid‘9, il faut dire que le bonhomme n‘en est pas à sa première œuvre musicale ! J'avais notamment chroniqué trois de ses albums solo dans le n° 88, Sequences (2009), Planet Luvos et Sixteenth (2012) ainsi que dans le n° 90 son DVD du célèbre film muet Le Cabinet Du Dr. Caligari (2014), revisité musicalement de très belle manière.

19ème album solo de l’ex—musicien d‘Art Zoyd, ce Multiple Distortions (sous titré Archives 2005—2016) s'écoute vraiment comme un album et non une compilation de chutes diverses. Toutes ces pièces ont un point commun : l'électrification et l'édition séquencée à outrance, la saturation, la dynamique, la distorsion sensorielle. Terriblement éclectique, donc forcément savoureux (on ne s'ennuie pas) mais un peu dangereux (on ne peut tout aimer), ce disque comporte des compositions inédites mais également une version 3 du "Lac des Signes"(sans fôte d'orthographe !) et quatre morceaux d’un projet mort—né : “Overdrive”. Le bonhomme est un multi-instrumentiste chevronné, jugez-en plutôt, il tient ici basse, guitare et violoncelle électriques, guitare acoustique, claviers, percussions, échantillonnages, électronique et programmations ! Les titres les plus rock auront ma préférence, tels "Pourquoi tant d'agitation ?“ (et son ouverture littéralement bordélique !) ou les 4 "mouvements" de “Overdrive”, où la guitare est souvent éminemment Frlppienne (écoutez donc "Overdrive 3" (3:35), qui semble sorti d’un disque inédit de... King Crimson !).

On retrouve d‘autres ambiances sur ce disque, programmations électro et boucles mêlées à des instruments électriques plus traditionnels ("Die Maschine", "Wings"), musique du monde déjantée (“Vorschrift”), quintet de guitares basses (“Lose—extended for Electric Bass Quintet", 8:40 à faire écouter à tous les bassistes d‘urgence !), ou des trucs totalement déments et rigoureusement indescriptibles ("Maniphands", "Sign 2", "Continents",...).

Appelez-ça du rock avant-gardiste, de la musique contemporaine, de l'électronique, voire même pour les plus fous d'entre vous du... progressif (!!!) mais donnez sa chance au Dr. Zab, un extrêmement talentueux musicien qui sort des sentiers (archi) battus avec 76'11 (!) de musique hors du commun.

Renaud Oualid
KOID9 (F)

PROGRESISTE (B)
par Dominique Genin (2016)

Multiple Distortions

Contrairement à l'opus précédent aux ambiances variées, Muliiple Distortions me parait moins multiple quant aux ambiances. Celles-ci sont plus uniformes dans les tons sombres, oppressants, moins contrastés. Cet album est un assemblage d'archives qui s'étalent de 2005 à 2016. La plupart des compositions sont inédites, mais aucune
info n'est donnée quant à leur date de création. D'autres morceaux sont des versions alternatives d'anciennes compositions, comme le lac des Signes, présenté avec Art Zoyd sur Marathon-
nerre. Quatre pièces sont également issues d'un ancien projet qui n'a pas abouti, Overdrive. D'autres ont servi de support à divers spectacles. Certaines compositions nous rappellent l'Art Zoyd des eighties, comme Rebonds, d'autres plus nombreuses sont plus électroniques, minimalistes faites de boucles répétitives, dominées par les machines, comme … Die Machine. Mais le Dr. Zab, multi-instrumentiste, sait construire un équilibre entre ses machines et les instruments électro-acoustiques. Il excelle au violoncelle et à la basse, comme sur le lose-extented for electric bass quintet ou à la guitare sur les 4 Overdrive qui ne sont pas sans rappeler un certain Fripp Crimson.
Ces archives représentent donc un savant mélange de musique contemporaine, d'avant garde et d'électro, le tout mijoté dans un sombre chaudron,
qui génère des ambiances troubles et provoque des rêveries angoissantes.

Dominique Genin
Prog-résiste N° 93

RYTHMES CROISES (F)
par Stéphane Fougère (15/09/2016)

Multiple Distortions

Y en a-t-il encore dans la salle qui ne savent pas que Thierry ZABOITZEFF est l’auteur d’une discographie pléthorique en dehors d’ART ZOYD ? Non parce que, dans ce cas, il faudrait voir à s’épanouir loin du radiateur… Avec ce nouveau CD, le « Dr. ZAB » en est à sa 18e réalisation discographique. Plusieurs de ses musiques servent de supports à des spectacles chorégraphiques, d’autres à des ciné-concerts, d’autres devaient servir à des projets qui n’ont finalement pas abouti, et d’autres encore ne servent à rien de particulier ; elles sont là pour le plaisir de l’écoute et peuvent aboutir tout bonnement à un album solo à apprécier en tant que tel. C’est dans cette catégorie qu’il faut ranger Multiple Distorsions.

A l’instar d’Iva Lirma, qui regroupait des archives de la période 2002-2007, Multiple Distorsions est présenté comme un recueil d’archives émanant de ces dix dernières années. S’y alignent des compositions originales inédites, une nouvelle version du Lac des signes (que Thierry avait revisité dans son concert solo Cross the Bridge) et quatre pièces issues d’un projet qui n’a pas vu le jour, Overdrive.

Compte tenu de l’insatiable curiosité musicale du bonhomme – qui explore tant la musique contemporaine que l’électronique, le rock avant-gardiste ou les musiques d’ailleurs – en même temps que de son talent de multi-instrumentiste (basse, guitare et violoncelle électriques, percussions, claviers, échantillonnages…), on se doute que le contenu de Multiple Distorsions ne verse pas dans l’uniformité stylistique. Les connaisseurs de l’œuvre « zaboitzeffienne » retrouveront donc ici leurs marques mais ne manqueront pas d’être étonnés par certaines orientations.

Ainsi trouve-t-on dans ces Archives 2005-2016 une pièce quelque peu réminiscente du son de l’ART ZOYD des années 1980 (Rebonds), des séquences ambient-indus tendues et inquiétantes (Sign 2, Continents), des morceaux électro un poil plus amènes car conçus sur des boucles mélodiques ou rythmiques (Maniphands, Confusion), une pièce à l’ambiance grisante écrite pour un quartette de guitares basses (Lose – extended), des morceaux où s’entrelacent sons acoustiques, jets électriques et boucles et programmations électro (Die Maschine, Wings) et d’autres qui font la part belle à la guitare électrique, comme dans Pourquoi autant d’agitation ? et la série des Overdrive. À ce sujet, il est possible que jamais le Dr. ZAB ne s’était autant rapproché de l’idiome rock « classique » qu’avec Overdrive 3, introduit par un riff aussi saignant que bluffant et nourri d’un solo « frippien » à s’y méprendre !

Thierry ZABOITZEFF n’a pas son pareil pour composer des pièces qui agissent comme des miroirs ou des reflets de la face cachée et obscure de la psyché humaine. Les climats dépeints dans ce recueil sont certes imprégnés de rêveries glaçantes, d’angoisses transpirantes, de colères magmatiques et de remue-ménages bazardés, déployés avec un goût travaillé du détail ; mais l’humour a aussi sa place, comme l’illustre notamment Vorschrift, qui combine rythme « dance » avec banjo et trompette !

Alors certes, ces Multiple Distorsions font montre d’un éclectisme qui en déroutera certains, mais les quinze morceaux réunis dans cet album ont tous une griffe distinctive qui ne trompe pas et illustrent chacun à leur manière une forme de distorsion sensorielle. Et, à y bien regarder, les albums solo de Thierry ZABOITZEFF se sont toujours distingués par leur profusion d’idées, d’inventions et leur richesse stylistique. C’est pourquoi Multiple Distorsions s’élève bien au-delà du simple statut de compilation de fonds de caisse et s’écoute comme un album solo dans la lignée de Dr. Zab and his Robotic Strings Orchestra, Heartbeat, India, The Fantômatick Bands, Iva Lirma et 16. Et quelque chose me dit que Thierry ZABOITZEFF, même après avoir fait le ménage dans ses disques durs, n’a vraisemblablement pas encore tout dit.

RYTHMES CROISES (F)
Stéphane Fougère

PROGGNOSIS
par Valerio (17/01/2017

Multiple Distortions

Archives – Multiple Distorsions as it may seem to many of us is NOT just an Archive. Some artists publish an 'archive' album when they have left too many ideas through the years and they have no NEW ideas to make a “new” album. For this 'archive' this is absolutely not the case.
In Dr Zab's Multiple Distorsions theyears of the compositions are not provided so all we just know is a time frame of 2005-2016. No more details, no info…just music and excuse me if I underline just.
Let’s make a step backwards. Who is Thierry Zaboitzeff? If You are into adventorous avantprog and Rock In Opposition You know for sure the legendery French band Art Zoyd, and Dr. Zab is the founder and leader of this legendary band.
After travelling abroad whole world in Theatres composing music for ballett he decided in 1997 to leave the band and start his solo career founding a new band. Zaboitzeff & Crew, and opening his own recording Studio where he focuses more into collaborations with video/film makers creating many (and I say MANY) soundtracks.
Ok, - let’s get down to Multiple Distorsions. If you are familiar with the music of Art Zoyd You have just a little advantage over newnew listeners.. but just a little advantage because Dr.Zab’s music and composing SOLO is not the same. He focuses less into orchestral arrangements and he is more concrete coming directly from soul, a hidden mr.hyde soul maybe.
The Music is most of the time extremely dark and perhaps sad. But even if it’s dark and sad, (as well it was in Art Zoyd), now the development jumps even into beats and electronics typical of the new generation music making. You dive into a rainbow of sound and “positive” feelings…oh dear I saw my wife shaking ass dancing listening track 06 Vorschrift and this is just A M A Z I N G. Imagine to be on a desert Island in the Pacific Ocean… this is the idea it gives me. Anything is extremely beautiful but at the same time it’s dangerous, everything can save You or kill You and every second can be a surprise, can be the end, can be the beginning. It can rain suddenly, it can get extremely windy suddenly.
In this it’s well evident the “soundtrack” orientation of the artist, living little extracts, little minutes of pure joy, defragmented music sometimes…oh well a snake can kill you - but it can also become a good meal full of proteins for your surviving.
This means Thierry Zaboitzeff's music is not a labelled music, an elite music, I mean my wife is even well trained and we don’t listen MTV Music I mean… I just mean everybody can enjoy this music from rock fans to classical accademical students or happy listeners..or depressed fans of emo music.
The electronics are strong and Dr.Zab, multi-instrumentalist, is found playing both basses and guitars in a magistral way with keyboards and sampling doing the rest.
I highly recommend this album for fans of adventorous music. For those who are looking for something different - something in between a soundtrack and a night mare (always a la French way with estreme elegance and attention to details) I suggest you take a listen. You may discover a new kind of music to enjoy.

PROGGNOSIS
Reviewed by Valerio on 17 Jan 2017

CHROMATIQUE.NET (F)
par Jean- Philippe Haas  (28/07/2016)

Multiple Distortions

Vu d'ici, Thierry Zaboïtzeff ne s'arrête jamais de composer ou de jouer. Depuis 2014 et The Cabinet of Dr. Caligari, on l'a retrouvé à la réalisation de musique pour des spectacles de la compagnie de danse d'Editta Braun, ainsi qu'avec un conséquent single intitulé Aria Primitiva. On l'a vu aussi sur scène en ciné-concert, ou avec ses anciens acolytes d'Art Zoyd pour le projet 44 ans ½, célébration anniversaire qui eut lieu le 19 septembre 2015 à Carmaux au festival RIO. Au milieu de ces activités, l'artiste a tout de même pris le temps de mettre un peu d'ordre dans ses archives et sortir ce Multiple Distortions.

La plupart des quinze titres ici présentés appartiennent au domaine de la musique électronique, dans le sens large du terme, mais notre homme parvient toujours à garder un équilibre entre l'utilisation de « vrais » instruments et le recours au sampling et à la programmation. Créations originales, versions alternatives d'anciens titres, le multi-intrumentiste balaie assez largement son champ de composition. Comme il l'a démontré à maintes reprises sur ses illustrations sonores de classiques du cinéma muet, seul ou avec ses ex-comparses, il sait créer des ambiances uniques, pigmentées de petits motifs entêtants (« Confusion », « Le lac des signes v.3 », dont la première version figure sur Marathonnerre II d'Art Zoyd). Souvent rythmées, quasi dansantes parfois (« Vorschrift »), certaines plages ont aussi une dimension cinématographique (« Sign 2 », « Confusion ») ou du moins des aspects ambient assez prononcés, pendant que d'autres suivent une ligne mélodique plus définie. Zaboïtzeff crée des boucles répétitives, changeantes ou minimalistes, y mêlant ses instruments de prédilection comme la basse (« Lose-extended version for electric bass guitars quintet ») ou la guitare (la série des « Overdrive »).

Il y a à boire et à manger, comme on dit, dans ces archives qui proposent une grande variété d'atmosphères et d'utilisations de l'électronique. Multiple Distortions est un bon moyen d'entrer dans la musique actuelle de Thierry Zaboïtzeff, pour ne plus en sortir ensuite.

CHROMATIQUE.NET (F)
Jean-Philippe Haas

INROCK (RU)
par Елена САВИЦКАЯ (2016)

Multiple Distortions
avant-rock 10/10
Booster/wtpl-music

Тьерри Забойцев, один из «мозговых центров» знаменитой французской RIO-группы Art Zoyd, покинул свою alma mater в 1997 году и с тех пор работает самостоятельно. Он пишет музыку для театра и хореографических постановок, выступает, как и во времена Art Zoyd, с «синеконцертами» (саундтреки к черно-белым немым фильмам), записывает диски с собственной группой Zaboitzeff & Crew. Эпохальное воссоединение с Art Zoyd на французском RIO Fesitval 2015 года уже осталось в истории: сыгранная тогда двухчасовая программа наверняка увидит свет на аудионосителе, но о долгосрочном реюнионе речь и не шла. Так что Тьерри продолжает творить в своей мастерской – всего с момента ухода из Art Zoyd у него издано 17 дисков. Один из грандиозных проектов последнего времени – «Missa Furiosa» на латинские католические тексты для певцов и... техно-поп-ансамбля (2002). То, что Забойцефф увлекается современными направлениями типа техно, использует сэмплы, программированные ударные и прочую электронику, не должно удивлять – музыкант идёт в ногу со временем. Хотя его главными инструментами остаются бас-гитара и электровиолончель. Как следует из названия диска, это – сборник архивных материалов, охватывающий 2005-2016 годы. Т.е. не такие уж они архивные, а скорее современные. Всего здесь 15 композиций на 76 минут звучания. Правда, к какому году конкретно относится тот или иной трек, в аннотации не указано, да это и не важно – пластинка слушается как единое произведение, на общем дыхании. Разве что первый трек, «Rebonds», более отчетливо принадлежит «артзойдовской» сфере благодаря характерному напряженному настроению, тревожным ритмам перкуссии и диссонантным «зовам» электронных «труб». Хотя и здесь есть довольно внезапный неосвинговый кусок. Вторая вещь, «Le lac des signes v.3», своим шизоидным повторением зловещего мотива у клавесина напоминает и лучшие страницы «зойдианы», и... «сцену с курантами» из «Бориса Годунова» Мусоргского. А вообще на диске вы можете найти совсем неожиданного Тьерри: играющего развесёлое латино («Vorschrift») и хмурое фламенко (“Overdrive 3”), вполне себе прямолинейные гитарные рок-риффы в «Overdrive 4», радикальный нойз/сонористику («Sign 2») и воздушный эмбиент («Continents»), лёгкий симфо-арт-рок (“Die Maschine”) и какое-то совсем изогнутое диско («Wings”)... Кстати, об уже упомянутой «Overdrive»: композиции с таким названием, но с разными идущими не по порядку номерами, прослаивают альбом, и основаны на электрическом и акустическом гитарном звучании. Иногда это могут быть риффы, иногда – мерцающие переборы или вполне развёрнутые темы, звучащие очень меланхолично и... человечно (порой напоминая даже поздний King Crimson, но это напоминание здесь сделано просто как «зацепка» для более широкой аудитории). Одна из самых впечатляющих композиций – "Lose-extended for electric bass quintet". Нет сомнения, что это одна и та же бас-гитара Забойцева, играющая пять голосов этой авангардной фуги и используемая как очень выразительный мелодический инструмент. Здесь же таится сюрприз, честно обозначенный в сноске к трек-листу: композиция содержит «маленький кусочек» напевной мюзикловой темы «My Favorite Things» - кто найдёт, тому приз! Тоже довольно неожиданный ход для того, кого мы привыкли считать великим (что не оспаривается) и "ужасным". В общем и целом, «Multiple Distortions» демонстрирует разные и порой совсем непривычные стороны Тьерри Забойцева – выдающегося композитора второй половины ХХ века, чьё творчество стало образцом для многих авангардных групп последующих поколений. И если вы интересуетесь авант-роком, диск обязательно займёт достойное место в вашей коллекции.
INROCK (RUSSIA)

Елена САВИЦКАЯ

BABYBLAUE SEITEN (D)
par Achim Breiling (2016)

Multiple Distortions

Nach einer Reihe von nur als Download oder als limitierte CDR (oder “on demand”) erhältlichen Werken, veröffentlicht Thierry Zaboitzeff, der es übrigens immer noch (Stand: Frühsommer 2016) als nötige erachtet, gleich auf der Startseite seiner Internetpräsenz auf die Tatsache hinzuweisen, dass er einstmals einer der beiden Köpf von Art Zoyd war, mit “Multiple Distortions” wieder ein Album ganz normal (vielleicht bald: “altmodisch”) auf CD. “Archives 2005-2016” lautet der Untertitel, was den Ursprung des hier Vorzufindenden auch gleich definiert. Wie bei “Iva Lirma” handelt es sich hier also um eine Sammlung von allerlei Nummern, die diesmal im eben genannten Zeitraum aufgenommen wurden. Die Stücke von “Iva Lirma” entstanden dagegen in den Jahren 2002 bis 2007.
Man kann sicher nicht behaupten, dass Zaboitzeff hier sonderlich andere Musik im Angebot hat als auf den Vorgängeralben. Im Grunde hat er seinen Stil spätestens auf “Heartbeat” gefunden, eine Art Vereinfachung des damals bei Art Zoyd vorzufindenden Klangs, und hat seitdem eher wenig daran geändert (mit Ausnahme des eher delikaten „Nebensonnen“). Die stilistische Breite hat sich allerdings über die Jahre erhöht, hielten mit der Zeit auch tanzbodenartige, weltmusikalische und leicht metallisch-rockige Sounds Einzug in Zaboitzeffs Musik.
Eine Art von elektronisch-klangvollem One-Man-Kammerprog ist daher auch auf “Multiple Distortions” meist vorzufinden, der voluminös, angeschrägt, abwechslungsreich und eher düster dahin gleitet, unterfüttert mit allerlei Tastensounds und Elektronikdröhnen, gleichzeitig aber von eher kammermusikalisch-symphonischem Charakter, ganz im Geiste der franko-belgischen Rockavantgarde aus dem Art-Zoyd-UZ-Umfeld. Ganz typisch diesem Sound verbunden ist z.B. “Le lac des signes v.3”, oder das wunderbare “Lose-extended for electric bass guitar quintet”.
Allerdings hat Zaboitzeff mehr zu bieten – die oben erwähnte Erweiterung der stilistischen Breite – z.B. sehr rockig, getragen bis kantig-sperrige Instrumentalnummern, die etwas an modern Stickprog-Gefilde erinnern (ja, so in etwa wie ein Stücke der Stick Men), wie man es z.B. in den vier „Overdrive“-Nummern hören kann. Ansonsten gibt es recht viele wirre Gemenge aus Elektronikmustern, Midi-Instrumentalimitationen, allerlei Gesampeltem und Perkussivem (meist aus der Dose) zu hören (“Maniphands”, “Continents” oder “Confusion” seien als Bespiele genannt. Dazu kommen freiformatige Klanggefüge, die wieder eher nach moderner Kammermusik klingen (“Sign 2” z.B.).
Etwas aus der Reihe tanz das humorvolle “Vorschrift”, in dem Akustigitarrenartiges, Banjogeschrammel, Wums-Ums-Rhythmen und Bossa-Geklimper munter voran tanzen. Apropos Wums-Ums. Bisweilen arbeitet sich hier immer mal wieder eher monotones Rhythmusgewummer nach vorne (wie schon auf früheren Alben des Franzosen), allerdinge meist in einem eher sperrig-schrägen Klangumfeld (wie man es z.B. im abschließenden “Wings” hören kann).
Alles in allem kommt “Multiple Distortions” ziemlich homogen aus den Boxen und verströmt die typische (gewohnte), auf allen Produktionen Zaboitzeffs vorzufindende mächtig-sonor-angedüsterte, von Bassklängen und Elektronik bestimmte Atmosphäre (vom Cello ist eher selten etwas zu hören). Wer die Musik von Art Zoyd und das bisherige Schaffen Zaboitzeffs schätzt, der macht hier nicht viel falsch, so er denn mehr dieser Klänge braucht. Wer Zaboitzeffs Musik noch nicht kennt, für den wär “Multiple Distortions” dagegen ein durchaus brauchbarer Einstieg.

BABYBLAUE SEITEN (D)
Achim Breiling

EXPOSE (USA)
par Peter Thelen (30/05/2016)

Multiple Distortions

Subtitled “Archives 2005-2016,” one might get the idea from that subtitle that this is a bunch of leftovers from the last ten years or so, but that’s certainly not the case — nothing could be further from the truth. This collection is superb from the beginning to end, the fruit from the top of the tree so to speak. Many of the 15 pieces here have a definite cinematic quality, much like fragmentary elements of suspense soundtracks that bubble up from dark corners of the psyche. Zaboitzeff is a master of the groove as well as generating melodic intensity, often in dark and mysterious ways, captivating the imagination. Elements of electronic, groove, quasi-orchestral, rock, and avant-garde all collide herein to create a varied sound that completely defies classification, yet holds the listener’s interest throughout. Zaboitzeff plays every instrument on the album, which includes electric bass, electric cello, all manner of guitars, keyboards and synthesizers, acoustic and electronic percussion, samples and programming. One has to wonder from where the composer draws these ideas that seem to grow out of dark fractures of emotion, with powerful driving forces from depths far below the surface. Sharp jagged rock structures first appear with multiple screaming overdriven guitar leads on “Overdrive 4,” one of several related pieces that are scattered throughout the track list in random order. “Confusion” grows out of a backdrop of chattering electronica with some wild and unusual effects that alternately yield to a darker vision, yet maintain a strong melodic current throughout. More dark cavernous explorations ensue with “Sign 2,” a short vignette that seems to follow an improvisational thread. “Vorschrift” follows it, with a catchy repeating melodic riff gently giving way to some whispered effected voices over an electronic foundation. That’s just four, but there are plenty more surprises here that will engage the intrepid listener.

EXPOSE (USA)
Peter Thelen

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