HEAT - Thierry Zaboitzeff @ IMD-ZABMUSIC
Numéro de catalogue : zab5324
Composé, interprété et enregistré par Thierry Zaboiteff entre avril et septembre 2024 à Salzbourg (A).
Thierry Zaboitzeff : guitare basse, violoncelle électrique, voix, claviers, échantillonneurs, paysages sonores et programmation.
Cold Song d'Henry Purcell (piste 4) est adapté par Thierry Zaboitzeff et chanté dans son propre langage émotionnel basé sur des timbres et des articulations profondément liés à ces sons frottés, percussifs, mystérieux comme une langue oubliée.
Musicien visionnaire, Thierry Zaboitzeff est d’abord un humain en prise avec les réalités du monde. Il démontre depuis longtemps l’acuité d’une perception, lumineuse et sombre à la fois, au service des musiques multiples qui l’habitent. Souvenons-nous du panoramique éblouissant de ses « 50 ans de musique(s) ». Aux commandes de son instrumentarium électro-acoustique, écrivant la suite naturelle de l’alerte sur fond de déforestation qu’était « Le passage », le compositeur mobilise une fois encore sa polyphonie en clair obscur. Scénario haletant de notre humanité affrontant le réchauffement climatique, « Heat » s’ouvre par un bulletin météorologique alarmiste sonnant le glas d’une course contre la montre. Thierry Zaboitzeff déploie alors l’éventail de ses possibles, les soumettant à une tension constante, agençant le scénario implacable et mystérieux d’une vague de chaleur sans retour. Entrent en scène pulsations profondes, échappées aux couleurs célestes, voix envoûtantes surgies d’un ailleurs nocturne, bruits et couleurs de l’incendie, chants et danses consolatrices… sans oublier la musique du « Cold Song » d’Henry Purcell appelée comme potentiel remède ! L’effet de cette épopée empathique sur nos cœurs et nos âmes est immédiat, vital. C’est le seul réchauffement qu’on appellera de nos vœux.
Denis Desassis
Notre monde est dans la tourmente. La folie des humains contraint la Terre à se défendre par de brutales répliques, comme autant de signaux de détresse. Pour se frayer un passage vers de possibles lendemains, la sagesse deviendra-t-elle enfin le mot d’ordre des temps à venir ?
Tel est sans doute le propos d’un disque maîtrisé et concis, tendant un fil mystérieux entre un passé inquiet, que rappelle ici la trompette de Jean-Pierre Soarez et ses échos « zoydiens », un présent destructeur où la forêt devient désert et un futur incertain qu’il est urgent de dessiner.
Architecte d’un paysage singulier avec ses jeux d’ombre et de lumière – voici une cosmogonie hantée d’une pulsation sous-jacente et de chants inconnus – où cris et bruissements se fondent au cœur de mélodies ancestrales autant qu’actuelles, Thierry Zaboitzeff avance vers nous en humain conscient des défis à relever.
Ses visions radicales, d’une farouche beauté, sont les nôtres.
(Denis Desassis)
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