Rythmes Croisés (F) 23/01/2016
ART ZOYD au festival Rock in Opposition 2015 :
Cérémonie pour un jour où les opus ont ressuscité
En huit éditions, le festival Rock In Opposition de Carmaux/Le Garric (81) peut se targuer d’avoir créé l’événement plusieurs fois, non seulement en programmant des artistes et des groupes rarement ou jamais vus dans l’Hexagone, mais aussi en présentant (voire en initiant) des projets dont le public n’osait même pas rêver, impliquant des pionniers ou des marques sûres du mouvement Rock In Opposition originel.
C’est ainsi ART ZOYD qui s’est retrouvé en tête d’affiche de l’édition 2015 pour un concert exceptionnel célébrant les 40 ans et plus de son cheminement artistique. À cette occasion, d’anciens membres du groupe ont été invités à se joindre à la formation actuelle. Gérard HOURBETTE a notamment retrouvé Thierry ZABOITZEFF et Jean-Pierre SOAREZ, compagnons d’armes des premières années du groupe, pour revisiter des œuvres-clés du répertoire artzoydien. Outre qu’il a scellé les retrouvailles d’ART ZOYD avec le producteur de son premier album, Michel BESSET, le directeur artistique du festival R.I.O., ce concert-anniversaire a aussi rappelé l’importance et l’apport d’ART ZOYD pour les musiques nouvelles européennes.
RYTHMES CROISÉS vous fait le récit de cette odyssée musicale de première grandeur.
Depuis sa création, le festival Rock In Opposition (R.I.O. pour les intimes), dirigé par Michel BESSET et organisé par l’association Rocktime, s’est imposé comme l’inévitable rassemblement annuel des amateurs éclairés ou curieux des musiques progressives avant-gardistes dans le Sud-Ouest de la France. Fort d’une exigence artistique rarement prise en défaut, ce festival s’est toujours efforcé de présenter une programmation équilibrée entre les formations rassembleuses et les jeunes pousses, les groupes peu connus et, filiation oblige, les mythiques pionniers du mouvement Rock In Opposition (UNIVERS ZÉRO, PRÉSENT, ART BEARS…) ou, à défaut, les excroissances généalogiques et musicales de leurs membres fondateurs, quand ils sont encore en activité.
De toute façon, il faut se faire à l’idée que certains pionniers du Rock In Opposition ne pourront pas être programmés à ce festival R.I.O., soit en raison de la disparition d’un membre important d’un groupe (Lars HOLLMER dans le cas de SAMLA MAMMAS MANNA), soit du fait que certains groupes ne se sont jamais reformés (HENRY COW, ÉTRON FOU LELOUBLAN), soit parce que la persistance d’activité de certains groupes est sujette à caution (STORMY SIX est-il encore en mouvement ?), soit parce que l’évolution musicale de certains groupes les a trop éloignés du « genre RIO ». C’est le cas d’AKSAK MABOUL, tout récemment reformé dans une formule bien plus proche de son ancien cousin non germain THE HONEYMOON KILLERS.
C’est aussi – du moins le croyait-on – le cas d’ART ZOYD, depuis longtemps hors d’atteinte des radars du public actuel du R.I.O., car passé dans une autre sphère d’activisme musical.
Son insatiable évolution musicale a en effet éloigné ART ZOYD de la sphère d’un certain rock progressif de pointe, genre dans lequel il était plus ou moins classé à ses débuts dans les années 1970, quand ce n’était pas sous l’étiquette « para-zeuhl » du fait de sources d’inspiration communes – et des concerts communs – avec MAGMA.
Sous l’impulsion des piliers Gérard HOURBETTE et Thierry ZABOITZEFF, ART ZOYD a ensuite grandi, a trouvé sa voie, en a exploré d’autres (musique classique-contemporaine, musique électronique, industrielle…) ; il s’est renouvelé, élargi, agrandi, et sa musique s’est affranchie de ses primes attaches, laissant sur le carreau et dans l’hébétude la plus parfaite son public d’origine et les amateurs d’avant-gardisme rock, qui ne s’y retrouvaient plus du tout dans les métamorphoses de plus en plus abstraites d’ART ZOYD.
De même, ceux qui ont découvert ART ZOYD avec Armageddon, u.B.I.Q.U.e, ou même Nosferatu ont dû être étonnés d’apprendre que, quelques années auparavant, le groupe avait des allures de commando et naviguait dans des eaux musicales autrement dangereuses faisant référence à la musique contemporaine du XXe siècle, le free-jazz, la Zeuhl, sur un ton acéré.
Mais le groupe n’a jamais cherché à capitaliser sur son passé, et s’est toujours mis un point d’honneur à aller constamment de l’avant et de garder tout élan de nostalgie au fond d’un tiroir, dans un vieux meuble relégué au fond d’une cave…
Enfin presque ! On se souvient tout de même que les trois compositions formant la suite Symphonie pour le jour où brûleront les cités (composée par Gérard HOURBETTE) ont été, au début des années 2000, rejouées par ART ZOYD en compagnie de l’Orchestre national de Lille, dirigé par Jean-Claude CASADESUS. Mais ce coup d’œil dans le rétroviseur n’a été que ponctuel, et aucune trace n’a été gardée de cette adaptation.
De toute façon, le départ de Thierry ZABOITZEFF en 1997 avait déjà laissé penser à plusieurs fans que la messe était dite. ART ZOYD a cependant su rebondir, sous l’égide du seul Gérard HOURBETTE, non sans procéder à un réajustement de sa démarche et de son orientation. De son côté, le Dr. ZAB s’est investi dans une carrière soliste aussi prolifique qu’ignorée. Les quelques clins d’œil à son passé artzoydien perceptibles dans des opus comme Miniaturen ou Nebensonnen n’ont pas suffi à rameuter les troupes d’antan. Qu’importe, Thierry ZABOITZEFF a poursuivi ses projets, la plupart liés à des créations chorégraphiques d’Editta BRAUN.
On a le droit d’évoluer, et ni Thierry ZABOITZEFF ni ART ZOYD ne s’en sont privés…
Pour une certaine partie des auditeurs férus d’une certaine forme de rock progressif avant-gardiste issu du Rock In Opposition, ART ZOYD n’était plus qu’une obscure légende d’un lointain passé. Aussi l’annonce de sa programmation au 8e festival R.I.O. a-t-elle dû décontenancer une partie du public, quand elle n’a pas tout bonnement été perçue comme une erreur de casting.
Odyssée pour une musique hors norme
Les auditeurs qui ont malgré tout suivi fidèlement et avec intérêt la carrière du groupe étaient ceux qui avaient accepté l’idée qu’ART ZOYD n’était pas du genre à revenir en arrière, avaient loué sa détermination à se reconstruire à chaque projet, et l’avaient érigé en exemple d’incorruptibilité, fiers de ne pas le voir céder à ces sirènes de la nostalgie qui ont à la fois réactivé et plombé la réputation de plusieurs groupes rock défricheurs en leur temps, etc, etc.
C’était compter sans le temps qui passe et qui pousse les artistes, une fois arrivés à un stade avancé de leur parcours, à se retourner, même juste un instant, sur leur chemin durement tracé et à se rendre compte que, tout de même, il serait dommage de laisser perdre tout cela dans les limbes…
De plus, après une séparation de près de deux décennies, Gérard HOURBETTE et Thierry ZABOITZEFF avaient repris contact et s’étaient rendu compte qu’il étaient tous les deux habités par la même tentation : revenir au moins une fois vers ce répertoire de leur passé commun. C’est l’une de ces idées un peu folles, pas très raisonnables et sans doute un peu coupables qui peuvent faire basculer certaines certitudes et convictions.
La programmation, lors de la 4e du R.I.O. carmausien, d’une performance soliste de Thierry ZABOITZEFF avait dévoilé les penchants que ce dernier avait gardés pour le répertoire artzoydien, sans pour autant en faire le point central de sa démarche.
Bref, la tentation était là. Il manquait juste l’élément déclencheur. Il a fini par se produire à la faveur d’un coup de fil de Michel BESSET, le directeur artistique du festival R.I.O., qui a proposé de programmer ART ZOYD pour la 8e édition de son festival.
Dès lors, les retrouvailles ne concernaient plus seulement les deux anciens piliers d’ART ZOYD, mais aussi celles avec leur ancien producteur, éditeur et manager.
Car les liens entre BESSET et ART ZOYD ne datent pas d’hier. Leur histoire remonte à 1975. Cette année-là, Michel BESSET s’était affranchi de l’association Tartempion (connue pour avoir organisé de nombreux concerts de groupes à la pointe du rock exigeant et défricheur dans la région Midi-Pyrénées) et avait créé sa propre cellule d’organisation de concerts, Transparence, ainsi que l’association Unizerial. Il avait alors découvert ART ZOYD et s’était tellement passionné pour son univers sonore qu’il avait programmé le groupe plusieurs fois sur Carmaux en 1975-76 en dépit des déficits que ces concerts ont engendré, même en réunissant sur la même affiche ART ZOYD et le plus rassembleur MAGMA.
Michel BESSET ne s’est pas arrêté là, puisqu’il a aussi produit et édité le premier LP d’ART ZOYD, celui-là même qui contient les deux célèbres suites Deux Images de la cité imbécile et Symphonie pour le jour où brûleront les cités (qui deviendra le titre officiel du disque lors de son ré-enregistrement en 1980).
Plus de quatre décennies plus tard, rien n’a été oublié, les liens sont toujours là.
ZABOITZEFF voulait rejouer du ART ZOYD, HOURBETTE voulait « fêter » ART ZOYD, BESSET voulait inviter HOURBETTE et ZABOITZEFF à faire jouer ART ZOYD au festival R.I.O… L’occasion était trop belle. Le sort en était jeté.
Michel BESSET tenait là sinon la tête d’affiche, au moins l’événement phare de la 8e édition de son festival. ART ZOYD aurait droit à deux heures de concert pour célébrer tout son parcours musical. Mais quelle en est la longévité, au juste ?
Question piège, car ni HOURBETTE ni ZABOITZEFF n’ont fait partie de la formation originelle du groupe, créée par Rocco FERNANDEZ en 1969. Cette formation n’a laissé pour toute trace enregistrée qu’un 45 Tours (Sangria / Something in Love) semblant appartenir, avec le recul, à un autre groupe, à un autre monde… HOURBETTE et ZABOITZEFF ont pris le train en marche en 1971, et n’ont pas tardé à en prendre les rênes. Une autre histoire a dès lors commencé ; c’est celle-ci que HOURBETTE et ZABOITZEFF ont décidé de raconter et de fêter au festival R.I.O., sous le nom de code 44 ½, qui correspondrait à priori à l’âge de cette aventure.
Fêter l’anniversaire d’ART ZOYD : une gageure ? une folie ? une aberration ? une trahison ? Autant de bonnes raisons de concrétiser cette idée !
Côté public, on imagine le remue-méninges : comment même un anniversaire d’ART ZOYD peut-il être célébré, sachant que le groupe a connu plusieurs phases, que sa formation a constamment changé, que sa musique a pris plusieurs formes, que son personnel a été fluctuant ?
Toute l’histoire du groupe n’est que révolution permanente : révolution stylistique, révolution technologique, révolution interne… Même le départ de Thierry ZABOITZEFF à la fin des années 1990 n’a pas signé la cessation d’existence d’ART ZOYD ! Tout au plus a-t-il entraîné le départ de certains fans… Mais cet épisode ne fut qu’une révolution parmi d’autres.
L’évolution d’ART ZOYD s’est faites par strates, ou étapes (le premier LP est sorti sous le nom ART ZOYD 3, un autre album a été nommé Phase IV, pour marquer le tournant…), et peut-être par facilité, on s’est mis à penser qu’il y avait eu en fait plusieurs ART ZOYD. Mais sans doute une écoute approfondie, oblique et moins partisane de chacune des œuvres discographiques du groupe finirait pas nuancer pareille assertion.
Il y a un univers proprement artzoydien, quelle que soit l’époque, le disque ou le spectacle par lequel on l’a découvert. Il y a une sorte de fond commun à tous ses projets en dépit de leur divergence directionnelle. ART ZOYD a eu beau changé de visage, ou seulement de crème de rasage, on est malgré tout parvenus à le reconnaître à chacune de ses sorties.
ART ZOYD n’a peut-être pas encore fait son temps, mais il a passé du temps sur les routes, en a construit lui-même… Ça mérite quand même une célébration, non ?
Brigade spéciale
L’annonce du concert-événement faite, il ne restait pour le groupe qu’à retrouver ses partitions, ses billes, de choisir son personnel et de se donner les moyens d’agir… vite.
Gérard HOURBETTE a décidé du casting : les musiciens actuels d’ART ZOYD (les claviéristes Yukari HAMADA-BERTOCCHI et Nadia RATSIMANDRESY et les percussionnistes Daniel KOSKOWITZ et Romuald CABARDOS) et d’anciens membres, en plus de Thierry ZABOITZEFF. Le trompettiste Jean-Pierre SOAREZ, qui fut membre d’ART ZOYD de 1976 à 1985, s’est donc lancé dans la bataille, ainsi que le violoniste Michael NICK, qui avait collaboré à une tournée en 1983, le saxophoniste Serge BERTOCCHI, qui fut notamment de la partie sur le projet Metropolis, et le percussionniste Daniel DENIS, la tête pensante du groupe UNIVERS ZÉRO, l’alter ego belge d’ART ZOYD et pionnier comme lui du Rock in Opposition et des musiques nouvelles européennes. Les deux groupes ont du reste partagé la scène à la fin des années 1970, et Daniel DENIS a collaboré à plusieurs reprises à des spectacles et albums d’ART ZOYD : Musique pour l’Odyssée, Génération sans futur, Faust, Häxan, u.B.I.Q.U.e.
Il était impossible (ni même souhaitable) de rameuter tous les anciens membres, mais l’essentiel était d’aboutir à une formation « augmentée » qui puisse aborder toutes les époques et orientations musicales du groupe. Ainsi, le concert 44 ½ allait réunir neuf musiciens au total, en plus de Gérard HOURBETTE aux samplers et à la direction artistique.
Ce type de configuration diffère de celles des simples « retrouvailles d’anciens potes » si courantes dans le milieu rock, ou encore du tribute band fait par des jeunes passionnés. C’est une voie médiane qui implique pour les membres récents d’ART ZOYD d’apprendre un répertoire antérieur à leur arrivée dans le groupe, et pour les anciens membres de ré-apprendre un répertoire un tant soi peu daté et peut-être même oublié, le réinterpréter dans des versions forcément repensées, avec des musiciens qu’ils ne connaissent pas, et également de se familiariser avec un répertoire postérieur à leur départ du groupe et qu’ils ne connaissent donc pas davantage. Bref, pour tous les musiciens impliqués, il s’agit d’apprendre à travailler ensemble. En somme, c’est un « nouvel » ART ZOYD qui a été monté pour ce concert rétrospectif. On appréciera le paradoxe comme la nuance, et l’on peut à bon droit parler de re-création.
Comme l’a écrit Gérard HOURBETTE dans sa présentation du projet : « L’idée est de prouver que ces musiques écrites au tournant des années 1970, 1980 à aujourd’hui peuvent être des pièces de répertoire, donc, à ce titre être rejouées à l’envi, trouver de nouveaux interprètes et de nouvelles réalisations virtuoses ou imaginatives… » Et pour attirer le chaland non encore convaincu, il a précisé la nature du répertoire : « Ce concert ne comportera que des pièces du répertoire d’ART ZOYD, allant de Symphonie pour le jour où brûleront les cités… à La Chute de la Maison Usher, en passant par Nosferatu, Berlin, Marathonnerre, Phase IV, etc. »
Cette annonce prenait certes le risque d’émousser tout effet de surprise, mais elle lançait en même temps un sacré défi : oser faire jouer par une formation unique des œuvres qui, à la base, ont été jouées par des formations différentes, en faisant fi des disparités stylistiques entre la période rock de chambre acoustique, la période électro-acoustique, l’orientation musique contemporaine tout-électronique, musique ambient-industrielle…
Le pari était risqué, et le challenge aussi stimulant pour les musiciens que pour les auditeurs, lesquels devaient se préparer à redécouvrir ces compositions de référence dans de nouvelles interprétations et des arrangements repensés. De plus, il fallait compter qu’une partie du public du festival RIO, qui brasse plusieurs générations de publics, ne connaissait pas forcément, ou pas du tout, ou mal, ou très peu la (les) musique (s) d’ART ZOYD, et qu’il allait l’appréhender et la juger à l’aune de ses préconceptions stylistiques. « ART ZOYD, un groupe de R.I.O. ? C’est ce qu’on va voir… »
État d’urgence
Du côté des musiciens comme du côté du public, une préparation était nécessaire. Pour les auditeurs, la tâche s’annonçait vaste à juste réviser la discographie d’ART ZOYD, qui compte pas loin d’une vingtaine de disques. Pour les musiciens, le temps était compté pour monter le répertoire, le réorchestrer, réécrire les partitions et organiser des répétitions avec les anciens et les nouveaux musiciens… et les machines ! Malgré les subventions dont le groupe bénéficie pour chacun de ses projets, subventions qui ne sont pas non plus automatiques et qui risquent à tout moment, surtout en région Nord-Pas-de-Calais par les temps qui courent, de fondre comme neige au soleil, il est vite apparu que l’ampleur du projet appelait des soutiens financiers supplémentaires.
La solution s’est imposée de lancer une campagne de financement participatif qui allait permettre également au groupe de jauger sa « base de fans », sa notoriété, son image, sa réputation… voire sa légende ! C’est sur Ulule, le premier site de financement participatif européen, qu’ART ZOYD a lancé sa campagne fin juin, l’objectif financier étant de récolter 15000 euros, la date limite pour les contributions ayant été fixée à la mi-septembre, soit quelques jours avant la date fixée pour la « world premiere » au festival R.I.O. Étalée sur trois mois, la campagne semblait suffisamment ample dans sa durée pour espérer atteindre son objectif. C’était compter sans le fait que la période estivale est, pour le public, généralement propice au lâcher-prise et à la mise de côté des bonnes résolutions militantes, voire à leur oubli pur et simple.
En dépit de premières contributions encourageantes, il est très vite apparu que la léthargie estivale pouvait mettre à mal la « dynamique participative », laquelle ne pouvait trop se permettre de fonctionner toujours plus au ralenti. Monique VIALADIEU, la « Maîtresse ès Communication » d’ART ZOYD, a dû abattre un travail de titan pour rappeler le groupe au bon souvenir du ou des publics susceptibles d’être intéressés par le projet. Chaque jour, elle a battu le rappel sur le site du groupe et surtout via les réseaux sociaux, notamment la page facebook d’ART ZOYD, annonçant et remerciant les contributeurs… de moins en moins nombreux. Et si ART ZOYD s’était finalement fait oublier ? Et si le projet n’emballait pas autant de monde que ça ? ART ZOYD n’est pas MAGMA, et ne peut se prévaloir d’une base de séides et de zélateurs obéissant au doigt et à l’œil à la moindre demande de leur idole.
Alors il a fallu sortir les archives, visuelles, sonores, filmées, les exposer sur la page facebook, et montrer, par le biais de vidéos amateurs, que le groupe bossait sans relâche lors des répétitions. En dévoilant ainsi subrepticement la genèse de son projet et en expliquant tous les obstacles concrets de l’enjeu, ART ZOYD a montré tout la dimension humaine à l’œuvre dans cette aventure. Quasiment chaque jour, le groupe a sorti ses mémoires, égrené ses « teasers » et a même proposé de nouvelles contreparties pour les contributeurs potentiels.
Septembre est arrivé à grands pas sans que le compte y soit, la partie s’annonçait encore très serrée et l’issue incertaine. Car si ART ZOYD n’atteignait pas son objectif dans le temps donné, toutes les contributions étaient reversées à leurs auteurs, et le groupe n’avait plus qu’à compter sur lui-même pour financer la préparation de ce concert qui, coûte que coûte, allait avoir lieu, mais risquait de virer au gros bouillon financier !
Tout s’est finalement joué dans les derniers jours, quand un mystérieux contributeur anonyme a proposé de doubler les mises versées par les autres contributeurs, quel que soit le montant. Au prix d’un intense et harassant travail de communication, la campagne d’ART ZOYD a en fin de compte atteint son objectif, le dépassant même quelque peu.
Le soulagement ne fut que partiel, car entre temps l’horloge tournait et le festival se préparait à lever le rideau. Le groupe s’était réuni au grand complet (malgré les grèves de transports aériens…) pour répéter sur place à la Maison de la musique de Carmaux/Le Garric une semaine avant le début du festival. Le concert était programmé le deuxième jour de celui-ci, soit le samedi 19 septembre, dans l’après-midi. ART ZOYD a répété jusqu’au samedi matin, bien décidé à venir à bout des passages encore difficiles à négocier dans les compositions choisies. La tension était palpable, mais la motivation intacte. Le concert allait sans doute être joué à l’arrache, mais pas question de le bâcler !
Et vint le moment tant attendu.
Anamorphoses
La tension est montée dans le public qui piétinait encore devant la « salle Robert WYATT » aux portes closes. Il y a du retard ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Les portes se sont ouvertes, le public s’est installé, la salle s’est remplie… un peu, beaucoup, complètement.
Sur la scène, une installation éloquente attirait les regards : trois immenses sets de percussions avaient investi l’arrière-plan. Devant, deux claviers trônaient sur des tables. Des instruments étaient installés sur leur présentoir, ça et là, et… il y avait des mannequins vêtus de noir et de rouge ! Trahison ! Ce sera donc un concert de KRAFTWERK ?
Non…. sur la droite, derrière un mannequin, il y avait un autre mannequin, différent des autres, assis dans une chaise roulante, devant un ordinateur. Il a même cligné des yeux ! Ce n’était pas un mannequin, c’était un être humain ! Non, on avait beau être dans la salle qui porte son nom, ce n’était pas Robert WYATT… On a alors reconnu Gérard HOURBETTE ! Lui aussi, il attendait.
Des musiciens sont enfin entrés sur scène : les trois percussionnistes Romuald CABARDOS, Daniel DENIS et Daniel KOSKOWITZ, le violoniste Michael NICK, les souffleurs Serge BERTOCCHI et Jean-Pierre SOAREZ et le bassiste Thierry ZABOITZEFF, qui a eu la charge de la présentation. « ART ZOYD : passé, présent… et futur. » Et c’était parti !
Il avait été convenu et annoncé que le répertoire serait joué en respectant l’ordre chronologique des albums. Il y a eu en fait quelques entorses à ce régime. C’est avec une pièce dissonante, abstraite, aux notes plombées, pleine de grincements et de drones, que le set a commencé. Il s’agissait en fait d’une pièce inédite provenant d’une nouvelle création d’ART ZOYD, Trois Rêves non valides. C’est l’ART ZOYD d’aujourd’hui. Ou celui de demain.
Et puis les percussionnistes se sont éclipsés et les claviéristes Yukari HAMADA-BERTOCCHI et Nadia RATSIMANDRESY se sont installées. Des notes de trompette (Jean-Pierre SOAREZ) ont surgi d’un lointain, d’un très lointain passé et ont sonné l’hallali : c’était les notes d’introduction d’une fameuse pièce du premier album, Symphonie pour le joue où brûleront les cités, Simulacres. Nous étions revenus sans crier gare en 1975 ! ART ZOYD avait tenu parole. Il rendait hommage à ses débuts.
Le jeu était certes encore un peu tendu, mais on imagine que des larmes avaient déjà noyé les yeux de certains auditeurs. Qui aurait osé penser écouter cette pièce en live en 2015 ? Sans parler du fait qu’ART ZOYD avait joué à Carmaux à l’époque où son premier LP n’était pas encore sorti, et qu’il y avait bien dans la salle des fans carmausiens dont les souvenirs sont remontés à la surface… Cette musique, définie comme « nouvelle » à l’époque, a gardé son pouvoir de fascination.
Alternant basse et violoncelle, Thierry ZABOITZEFF n’avait aucun mal à s’afficher comme le show-man du spectacle. A côté de lui, Michael NICK ne passait pas non plus inaperçu avec son jeu de violon. Aux soufflants, SOAREZ et BERTOCCHI marquaient aussi le show de leurs empreintes.
La référence au répertoire des années 1970 s’est arrêtée là. Avec la pièce suivante, on a fait un bond dans le temps de cinq ans, pour se retrouver en 1980, avec Phase IV. La transition a été habilement négociée, puisqu’elle s’est faite avec Dernière Danse, un morceau qui ressemble étrangement aux pièces typées « rock de chambre » des premiers LP d’ART ZOYD. Le double album Phase IV fut également honoré avec une autre pièce plus néo-classique, Et avec votre esprit, et son leitmotiv générateur de peur-panique. Pour beaucoup d’auditeurs aux goûts musicaux calibrés « rock in opposition », Phase IV est forcément une œuvre-somme, le clou d’une époque.
Avec le disque suivant, Les Espaces inquiets (1983), la transition vers un univers plus électro-acoustique se dessine avec plus d’acuité. Il était impossible pour ART ZOYD de ne pas nous inviter à sa Cérémonie. Avec son introduction solennelle et son développement agité et nerveux, elle a tout du morceau anthologique. Elle fut toutefois amputée de sa dernière partie, difficilement reproductible sur scène.
Migrations
C’est ensuite que s’est produit une nouvelle fracture temporelle. Les trois percussionnistes, jusqu’ici mis de côté (la musique de la première époque d’ART ZOYD ne faisait intervenir ni batterie, ni percussions), se sont bientôt retrouvés seuls sur scène et ont entamé une fresque percussive absolument dantesque, et qui fit passer les interludes des trois batteurs de l’actuel KING CRIMSON pour du divertissement puéril sans conséquence (spéciale). Pendant près de dix minutes, c’est à une orgie aussi intense que millimétrée que se sont adonné les trois frappeurs de caisses, tambours, cymbales et gongs, aux jeux pourtant différents mais d’une coordination impressionnante.
On ne s’attendait certes pas à entendre ça chez ART ZOYD (bien que la création u.B.I.Q.U.e ait été en son temps fort chargée en percussions et batterie – et du reste, un court extrait figurait dans cette fresque), et surtout pas à ce moment-là du parcours soit-disant chronologique. Cette suite en quatre parties ne ressemblait à rien de ce que faisait ART ZOYD au début des années 1980. Quelqu’un a-t-il cependant remarqué l’inclusion d’un thème, Falaise, pourtant présent dans Musique pour l’Odyssée, mais dûment réarrangé et rendu méconnaissable pour l’occasion ? Bien sûr que non…
Sans doute cette fresque a-t-elle donné l’impression d’avoir été maladroitement « posée là » pour dégourdir les percussionnistes, mais elle a dévoilé la pleine puissance de la « section de combat ».
Le groupe est ensuite revenu aux Espaces inquiets, avec un extrait de la trilogie Images d’une ville-poussière (Errance), au climat effectivement inquiétant et la composition épique Migrations, autre sommet de cet album dont ART ZOYD a joué quasiment les trois quarts, signe de son importance dans son développement artistique.
À ce moment du concert et du répertoire, la formule en nonette d’ART ZOYD avait amplement trouvé ses marques et fonctionnait à plein régime. La transition vers un univers où l’électronique fait jeu quasi égal avec les instruments acoustiques avait monopolisé la concentration de tous les membres du groupe.
Si visuellement, l’attention des auditeurs s’est tout naturellement portée sur les musiciens qui jouent live sur des instruments « classiques », il ne fallait pas sous-estimer la part accordée aux programmations, séquences et fichiers sons, souvent pilotés par des touches sur les claviers de Nadia RATSIMANDRESY et Yukari HAMADA-BERTOCCHI, le jeu de la première étant apparemment plus à base de séquences que celle de la seconde, dont la dextérité plus acrobatique faisait deviner qu’elle reprenait davantage les parties de piano ou d’orgue classiques.
Ajoutez à cela les samplers de Gérard HOURBETTE et les pads employés par les percussionnistes, et vous comprendrez que l’interprétation d’une telle musique par une formation aussi chargée, avec des musiciens qui n’ont pas nécessairement été habitués aux mêmes méthodes de travail, relève d’une discipline âpre. Pourtant, le jeu live n’était pas si « corseté » qu’il aurait pu paraître. L’énergie était bien là, et l’incandescence a atteint son niveau optimal avec l’interprétation du Mariage du ciel et de l’enfer, sur lequel ART ZOYD s’est attardé encore plus longuement.
Il est vrai que, pour beaucoup de fans, ce disque représente un nouveau sommet de l’univers artzoydien, celui où l’inspiration classique et contemporaine se marie avec le plus d’évidence avec les nouvelles technologies. Pour ART ZOYD, ce Mariage lui a offert l’opportunité de quitter les MJC, où il avait l’habitude de jouer, pour se produire sur des scènes immenses, en tant que « groupe d’accompagnement » du spectacle de Roland PETIT. Il est même passé dans une émission télé de Michel DRÜCKER ! Tout cela ne faisait pas très « rock in opposition », il faut en convenir, mais les apparences sont, par nature, trompeuses…
Les extraits du Mariage du ciel et de l’enfer interprétés lors du concert-hommage 44 ½ (l’intégralité de la première partie de Sortie 134, suivie de Cryogénèse, constitué de fragments de Rêve artificiel et des Portes du futur) en ont exhibé la quintessence, la force intrinsèque. ART ZOYD était dans son élément le plus caractéristique, porteur de visions paniquées, effarées, cauchemardesques, farouches et vindicatives.
Métempsychoses
Le Mariage… fut une apogée, tant et si bien que le groupe a marqué une pause après avoir joué cette suite amplement applaudie, et Thierry ZABOITZEFF en a profité pour présenter les musiciens. Un instant, on a cru que le concert arrivait à son terme. « Déjà ? » Et quand les anhélations synthétiques de Baboon’s Blood ont émergé du silence, on pouvait même se dire qu’ART ZOYD avait choisi là le meilleur des rappels.
Ce morceau est sans doute l’un des plus accessibles du groupe, l’un des rares à intégrer du texte mi-dialogué, mi-psalmodié (issu de Macbeth), avec ces formules magiques incantatoires et ces ricanements sarcastiques que le Dr. ZAB proférait de sa traumatisante voix de goule éraillée, ponctuée par des roulements de tambour sentencieux et des voix fantômes.
Ce fut le seul morceau issu de l’album Berlin interprété ce soir-là. On aurait bien sûr aimé entendre Épithalame et A Drum, A Drum, mais une rétrospective comme celle-ci, même étalée sur deux heures, ne peut inclure toutes les grandes fresques artzoydiennes…
Du reste, le concert était déjà entamé depuis une heure et demie, et il restait encore du chemin à faire (et si peu de temps restant) pour parvenir aux œuvres plus récentes. Après un nouveau détour par Le Mariage du ciel et de l’enfer (le distillateur d’effroi Mouvance 1), ART ZOYD a enfin entamé sa période dominée par l’arsenal électronique, faisant de lui un « orchestre imaginaire » dévoué aux performances de ciné-concerts.
Cette époque fut une nouvelle révolution non seulement musicale, mais aussi scénique puisqu’ART ZOYD avait alors cessé d’être un groupe au sens traditionnel du terme, avec des musiciens qui jouent et s’exposent comme éléments majeurs. Cette fois, les égotismes humains s’effaçaient pour ne devenir que les exécutants d’une partition jouée live mais inféodée au bon développement d’un film projeté sur scène et proposant une lecture oblique de sa dramaturgie.
Nous eûmes ainsi droit à des extraits de Nosferatu, sans la projection du film de MURNAU mais avec la présence du vampire en direct, incarné en l’occurrence par le violoniste Michael NICK, dont le crâne rasé et la robe de bure étaient particulièrement suggestifs ! C’est sans doute la première fois que Nosferatu était joué comme une pièce de répertoire, sans son support visuel, et ça fonctionnait plutôt bien, même si la musique est plus fragmentée et plus abstraite.
ART ZOYD a enchaîné avec une courte et rare pièce jouée lors des performances de ciné-concert consacrées au film Häxan, la Sorcellerie à travers les âges, de Benjamin CHRISTENSEN. Puis, le groupe a refait un pas chronologique arrière avec Anamorphose 3, une pièce extraite du répertoire ô combien éclectique et coloré de ses musiques composées pour la pièce de Serge NOYELLE, Marathonnerre, dont l’interprétation s’étalait sur douze heures ! À Carmaux, il n’était évidemment pas question de rejouer l’intégrale de ce spectacle frénétique, d’autant que ce concert-hommage avait déjà des allures de marathon haletant…
Le temps a manqué au groupe pour répéter des pièces de Faust et de La Chute de la Maison Usher, pourtant annoncées au départ, et c’est avec le final de Metropolis (Le Cœur médiateur), réarrangé pour le nonette, qu’ART ZOYD a mis un terme à son voyage dans le temps, nous immergeant dans un maelström industrielo-tribal qui a même vu Daniel DENIS jeter une de ses cymbales par terre dans un geste véhément, et lui donner des coups de pied vengeurs, causant l’étonnement de ses camarades et du public, persuadés qu’il avait pété les plombs ! Non, Daniel était juste en transe…
Symptomatiquement, Metropolis fut, avec la pièce d’introduction du concert, les seuls emprunts aux œuvres plus abstraites de la période faisant suite au départ de Thierry ZABOITZEFF du groupe, puisque Le Champ des larmes, Eyecatcher et Armageddon avaient été écartés de la set-list, et u.B.I.Q.U.e et Usher envisagés mais non traités, par manque de temps.
Une rétrospective exposant l’intégralité de la discographie artzoydienne n’était de toute manière pas envisageable, et tant qu’à faire, il valait mieux profiter de la présence des anciens membres du groupe pour tenir l’insensé pari de cet anniversaire.
Il est vrai que les créations artzoydiennes de ces dernières années étaient systématiquement liées à d’autres formes artistiques, la musique n’étant qu’une composante d’un art symbiotique total obligeant les musiciens au retranchement. En cela, 44 ½ a réhabilité le musicien comme pôle plus central et a mis en valeur son « apport énergétique », ce qui a obligé à réarranger certaines pièces récentes pour cette configuration à instrumentarium étendu. Cette inversion des valeurs a permis à ART ZOYD de redevenir un groupe de scène, voire un groupe de rock…
Un rêve non artificiel
Pendant deux heures, ART ZOYD a fait bien plus qu’assurer les utilités, il est parvenu à redonner corps, sens et force vibratoire à un univers sonore protéiforme, labyrinthique, déconcertant, flamboyant, ésotérique et exigeant. En bref, ART ZOYD a fait jaillir des flammes d’un répertoire que l’on croyait à jamais réduit à l’état de braises. Mais celles-ci sont restées ardentes. Les connaisseurs, même partiels, de l’œuvre artzoydienne y ont retrouvé des sensations revenues de loin, et ceux qui ne faisaient que découvrir auront, à défaut d’avoir tout assimilé, au moins compris pourquoi ART ZOYD mérite une place de choix dans le panorama des musiques innovantes d’aujourd’hui.
Compte tenu du peu de temps et de moyens dont le groupe a disposé pour mener à bien ce projet de rétrospective-anniversaire, on peut en toute sobriété parler d’un tour de force. Ce concert au festival R.I.O. était un test (pour ne pas dire un couperet) en même temps qu’un premier pas. Il devrait être suivi par d’autres représentations à Bourgoin-Jallieu, à Valenciennes, au festival R.I.O. Japan, courant 2016. La partie ne fait que commencer pour 44 ½, et elle s’inscrit dans le temps, tout en gardant à l’esprit que réunir tous ces musiciens aux plannings artistiques déjà bien chargés n’est évidemment pas chose aisée.
Cependant, 44 ½ aurait besoin de plus de représentations pour se roder encore davantage. Comme pour toute première, si l’on veut chipoter un peu, il y a eu certainement des choses qui n’ont pas fonctionné de manière optimale. On peut se demander entre autres si le choix d’une set-list chronologique était le bon, d’autant que le groupe a finalement pratiqué quelques entorses à cette exposition horizontale de son parcours. Si les pièces avaient été interprétées dans un ordre plus aléatoire, le propos aurait-il été moins cohérent ? On se doute bien également que chacun a eu ses idées sur le choix des pièces, a regretté certaines absences et s’est étonné de certaines inclusions. Et on ne parle même pas des anciens musiciens absents ou indisponibles qui avaient pourtant marqué leur passage, etc. etc. On ne peut pas tout avoir, ni tout le monde.
44 ½ reste sans doute perfectible, ou en tout cas gagnerait à s’aménager quelques modifications ou transformations. Mais en l’état, il constitue un cadeau au-delà des expectatives et a représenté un de ces instants rares et précieux que l’on se félicite d’avoir vécu. On en veut pour preuve que 44 ½ fut ovationné pendant de longues et généreuses minutes par le public du festival R.I.O.
Après le concert, la fête s’est poursuivie « backstage », dans la « yourte » du festival (une nouveauté de cette année !), entre les musiciens et les fans souscripteurs de la campagne sur Ulule, le temps d’échanger des impressions encore bien chaudes sur ce qui venait de se passer, et de se remémorer plein de souvenirs de moments passés autour de quelques verres bien mérités.
Une trace audio ou vidéo élargirait l’impact de ce concert-anniversaire, fi des éventuelles imperfections qui seront assurément pardonnées. Cette recréation ne doit en tout cas pas se transformer en comète fuyante. Gageons que la sortie prochaine d’un coffret d’archives inédites d’ART ZOYD chez Cuneiform Records décuplera les motivations pour la poursuite de ce projet et la réalisation d’une trace audible et visuelle. Il y a des anniversaires qui clôturent une aventure, une époque, mais quand il s’agit d’un « 1/2 », l’avenir reste ouvert…
Article : Stéphane Fougère
Photos : Sylvie Hamon et Stéphane Fougère
Site : http://www.artzoyd.net
Voir les diaporamas photos du concert 44 ½ au festival R.I.O.
En construction
Crédits videos : Robert Guillerault | Crédits photos : Editta Braun - Planet Martine
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