Heat

HEAT

CD Digisleeve
Artiste : Thierry Zaboitzeff
Label : IMD-ZABMUSIC
Date de sortie digitale : 04/10/2024
Date de sortie physique : 10/01/2025
Distribution digitale : iMusician sur toutes les plateformes de streaming et téléchargement
Distribution Physique : Inouïe Distribution
Genre: symphonic electro rock - ambient - contemporary classical - alternative - post rock - music for image.
Nombre de pistes : 7 | Durée : 35 '
Musiciens : Thierry Zaboitzeff - (interprétation - enregistrement - mixage - basse électrique - violoncelle électrique - voix - claviers - guitare - programmation de percussions et autres instruments acoustiques virtuels)
Composition : Thierry Zaboitzeff
Artwork : Thierry Moreau
Liner notes : Denis Desassis
UPC/EAN: 0788364869890 (Album Physique - Audio CD)
EAN 4069493048438 (distribution digitale)

Revue & Corrigée (F)


THIERRY ZABOITZEFF - HEAT
N° 143 - Mars 2025
IMD-ZABMUSIC, CD - 2024
Chronique par Pierre Durr


Dans son nouvel opus, Heat, Thierry Zaboitzeff se saisit d'une des principales préoccupations
concernant la planète, et par voie de conséquence, les humains - même ceux qui sont terrés en Autriche, où l'album a été enregistré, et où en 2024 on a constaté + 4,1° par rapport aux moyennes habituelles, ce qui entraîne la fonte des glaciers. À l'appui de cet exposé sonore, il use d'un ensemble d'instruments : son violoncelle électrique, bien sûr, mais aussi des claviers, une basse et divers échantillonnages incluant des textes issus des présentations météorologiques. La tonalité d'ensemble est ainsi marquée par cette anxiété, le caractère inexorable du phénomène, à travers des rythmes obsédants, presque martiaux (« Heatwave Alarm », ou son adaptation d'un thème de Purcell, « Cold Song »). Toutefois l'auditeur peut y déceler quelques nuances : ainsi le jeu du piano dans les deux premiers titres est quelque peu emphatique, mais ensuite l'auditeur ne pourra pas s'empêcher, à l'écoute d'« Echoes », d'entendre des sonorités zheuliennes (la voix notamment).
Pierre DURR
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Forces Parallèles (F)


HEAT - (Rough Mix) - Thierry Zaboitzeff
iMD-ZABMUSIC/iMusician

Forces Parallèles - Nanar  ★★★★☆
04/01/2025

Dans la foulée de son précédent album sorti plus tôt dans l’an, Thierry ZABOÏTZEFF publie un nouveau recueil de compositions personnelles. Là où sur Le Passage, Thierry ZABOÏTZEFF renouait avec l’ART ZOYD des années 1980 tout en gardant pied dans le temps présent, Heat le voit approfondir ces liens temporels, avec la même instrumentation hybride, entre organique et électronique. On entend également une continuité avec l’enivrant et tortueux Pagan Dances (2021), dominé par le piano et les cordes de toutes sortes, avec une résurgence supplémentaire du ZOYD des années 1990.

Quant au choix des sons, là où Le Passage était structuré en deux parties (l’une très descriptive, l’autre plus rythmique), Heat se montre plus homogène. Les rythmiques et effets électroniques aperçus sur la seconde moitié du Passage sont reconduites de façon plus discrète et homogène. Ça commence par les contrepoints de l’excellent "Vague De Chaleur Intense" et la ligne de piano mélancolique doublée à la guitare et accompagnée de violoncelle du long "Bulletin Météo" qui n’est pas sans rappeler Nebensonnen (2000) et les passages les plus doux de Marathonnerre (1992). Ça continue magistralement avec le tribal et puissant "Heatwave Alarm" en opposition avec la rectitude de l’interprétation de l’aria "Cold Song" composé par Henry PURCELL et écrit par John Dryden pour l’opéra King Arthur, or The British Worthy (1691) – Klaus NOMI en a également réalisé une version électronique sur son premier album (1981).

Les trois derniers morceaux semblent être un compromis entre la pugnacité de "Vague De Chaleur Intense" et "Heatwave Alarm", et la douceur de "Bulletin Météo" et "Cold Song". La longue mélodie balladine de "Echoes" est diversement harmonisée et à nouveau enrichie du timbre chaud de Thierry ZABOÏTZEFF, au contraire de celle, courte et rythmée, de "Signes Avant-Coureurs", qui joue sur l’effet de répétition avec grande variété d’accompagnement et d’orchestration. L’"Épilogue" boucle la boucle en plaçant le piano au premier plan, tout comme "Bulletin Météo", sur un ton plus vif.

Quelques éléments sonores illustrant le thème de l’album (le réchauffement climatique) sont disséminés sur certains morceaux. Le Passage et Heat forment un diptyque thématique, au sujet des dégâts environnementaux qu’a causé l’Homme à échelle planétaire, de manière directe ("La Forêt" dans Le Passage) ou indirecte (Heat). En l’absence de paroles, difficile d’en extraire un message net et précis, sinon l’évocation musicale d’un sentiment d’urgence et d’un regard porté sur une nature blessée et qui risque de n’être plus qu’un souvenir, telles les "Memories Of Green" de VANGELIS.

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Highlands Magazine (F)


HEAT - (Rough Mix) - Thierry Zaboitzeff
iMD-ZABMUSIC/iMusician

Highlands Magazine 124 - Marie MESMER
19/02/2025

HEAT paraît huit mois après l’album LE PASSAGE, chroniqué dans les pages
d’HIGHLANDS Magazine n°121 de mai 2024.

HEAT 34:41, sept titres, est composé et enregistré par Thierry ZABOITZEFF entre
avril et septembre 2024 à Salzbourg, intégrant divers instruments et techniques
sonores.
Il joue de tous les instruments, basse, violoncelle électrique, chant, claviers,
échantillonneurs, paysages sonores, programmation.
La pochette est de Thierry MOREAU, les notes de la pochette de Denis DESASSIS.

L’ouvreur Vague De Chaleur Intense 5:47, débute sur des timbres recherchés avec
des notes rapides incisées et nostalgiques de piano, jouées harmonieusement et
simultanément avec une guitare édifiante, hachurée et le long discours d’un
violoncelle divin. Des chœurs féminins enflammés restituent des sonorités remarquables
semblant provenir d’un flamboyant accordéon, une palette sonore brûlante authentique de la
configuration du titre. Partition traitant d’un
thème très controversé du climat.

Bulletin Météo 9:05, belle phase d’accroche au piano, esthétiquement réussie,
emplie d’émotion assénée par les percussions répétitives comme un ultimatum menaçant.
Le piano, étonnant de couleurs multicolores sur sa façon d’étaler son jeu autant délicat que sombre.
Égalité de timbres, diction flexible des cordes, de la narration, des percussions réverbérées.
Des sonorités provenant de paysages sonores frappent, créant une certaine angoisse avec le passage du violoncelle électrique, sur le piano recueilli.
L’atmosphère orchestrale se montre davantage homogène avec les chœurs masculins-féminins dans un fond de crépitement dans l’espace musical.

Heatwave Alarm 4:15, bien construit, sonne fort, dans la même veine musicale perturbée des cordes, avec un lyrisme expressif et brutal de roulements de tambours-percussions en marche mystique soutenue avec l’appui de gongs. Des gazouillis de sons inaudibles déambulent sur des effets électroniques dansants.

Cold Song 3:57, une adaptation de Thierry ZABOITZEFF, superbement chantée dans son propre langage, du semi-opéra baroque inspiré de la légende arthurienne du roi Arthur.
Semi-opéra composé par Henry Purcell en 1691, faisant référence notamment à la célèbre Scène du Génie du Froid (The Cold Genius) une allégorie des bienfaits de l'amour pour décongeler les cœurs et les âmes du royaume du roi Arthur.
Thierry ZABOITZEFF y décrit des paysages fantastiques, aux sons énigmatiques, percussifs sur un fond orchestral estampillé de cette fresque émotionnelle avec de subtiles sonorités.
Cordes sublimes de son violoncelle électrique allié et lié au timbre de sa voix suave vibrant au rythme de son pouls.
Un panorama musical défile au gré du tempo, sa voix envoûtante explore le temps qui chante, qui danse dans un verbe passionné, feutré, s’étirant sur un fond de sons fureteurs hachés.
La partition se panache de chœurs aux accents élevés, enlevés, dans sa phalange moelleuse de musicien virtuose avéré où il règne en maître et en chef d’orchestre. Des rais de sa composition peuvent faire penser à la douce langueur des chœurs de chants russes. Magnifique interprétation et adaptation.

Echoes 2:53, mélodie lente chantée, où plusieurs genres musicaux et instruments de différents pays y flânent, aérés d’exotisme ressenti, l’Inde avec des effets de sitar, des modulations raffinées arabisantes, celles du Japon, de l’orient.
Un ensemble des plus expressifs se mélange aux sublimes cordes du violoncelle, celles de sa voix, vibrations d’accordéon, percussions aiguës, afin d’harmoniser un ensemble singulier, avec des consonances répétitives avenantes du timbre de sa voix veloutée qui captive.

Signes Avant-coureurs 5:10, bel instrumental de poésie, porté sur des itératives bienveillantes dans les sonorités duvetées.
Plusieurs mouvements souples, effets électroniques, la beauté est dans la rêverie de sonorités semblables à celles d’un archet qui travaille laborieusement sur ses cordes.
Étirements d’accordéon profonds, de violoncelle, de claviers programmés ubiquistes.
Élégance, beauté des timbres et pureté de la ligne mélodique.

Epilogue 3:34, le piano empoigne l’œuvre et la scrute en profondeur sur une même ligne musicale, un esprit différent de par la narration s’éparpillant en un feu de plusieurs voix, laissant nos oreilles en tirer leurs propres conclusions.

Album de beautés sonores immatérielles, une science fiction imaginée par Thierry ZABOITZEFF. À écouter et à commander sur Bandcamp.

(****½)

Marie MESMER
 

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Prog Censor (B)


HEAT - (Rough Mix) - Thierry Zaboitzeff
iMD-ZABMUSIC/iMusician
Prog Censor 04/02/2025

 
rock in opposition - 34:41 - France 2024
«Climat: 2024, année la plus chaude, va dépasser pour la première fois 1,5 °C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle», titre Le Monde le 11 novembre, sans attendre la fin de période pour des statistiques complètes – c’est que, cette fois, après tant d’années de «on ne peut pas affirmer avec certitude que cet événement est strictement lié au réchauffement climatique» (cher scientifique, le scrupule t’honore… et le malhonnête s’en repaît), l’évidence est flagrante (sauf peut-être pour Donald-Eau-de-Javel et ses copains de QAnon aux chapeaux pointus). «La Terre brûle», fait entendre Thierry Zaboitzeff, multi-instrumentiste de Maubeuge aujourd’hui à Salzbourg, cofondateur d’Art Zoyd, actif dans les musiques nouvelles qui se nourrissent de rock (progressif), d’électronique, de contemporain, d’expérimental, en particulier depuis le début de son parcours solo, en 1997: l’alerte météo ouvre «Vague de chaleur intense» qui ouvre l’album qui ouvre la perspective – sur un monde en surchauffe, incapable d’arrêter le cercle vicieux de sa boulimie énergétique, un monde qui, à force de vouloir toujours plus (le radieux mythe de la croissance infinie – une sorte de mathématique goulue et indémont(r)able), a perdu les pédales, le contrôle, la boule, a lâché le volant, la direction. On retrouve la patte du compositeur dans les paysages sonores denses, à couper à la hache, les interventions du visuellement impressionnant violoncelle électrique (il joue aussi de la basse, des claviers et échantillonneurs, donne de la voix et gère les programmations) et la note d’espoir (?) au milieu de la chaleur intense: c’est d’Henry Purcell bien sûr, mais tant le connaissent par Klaus Nomi qu’on hésite – pour «Cold Song», Thierry Zaboitzeff invente sa langue, qu’il frotte comme de son archet, façon d’insuffler vie au-delà de l’émotion.

Auguste
Bandcamp: https://thierryzaboitzeff.bandcamp.com/album/heat
YouTube: https://www.youtube.com/c/thierryzaboitzeff

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Plus Prog de vous (F)



HEAT - (Rough Mix) - Thierry Zaboitzeff
iMD-ZABMUSIC/iMusician



Pour cette œuvre, je propose une expérience différente: d’abord écouter l’album puis revenir à mes quelques réflexions. Elles vont être, elles aussi, à rebours.
1. Vague de Chaleur Intense (05:47)
2. Bulletin Météo (09:05)
3. Heatwave Alarm (04:15)
4. Cold Song (03:57)
5. Echoes (02:53)
6. Signes Avant-Coureurs (05:10)
7. Epilogue (03:34)
Instruments utilisés: basse, guitare, violoncelle électrique, claviers, piano, échantillonnages, paysages sonores, programmation, voix.
Artwork: Thierry MOREAU.
Production indépendante – Formats: digital, CD – Sortie digitale le 4 octobre 2024 chez Thierry Zaboitzeff - iMD-ZABMUSIC - Sortie physique CD le 10 janvier 2025 chez Thierry Zaboitzeff - iMD-ZABMUSIC via par Inouïe Distribution.
Les titres des plages devraient vous avoir mis sur la voie…mais pas que; les ambiances changeantes (angoissantes, mystérieuses, sombres, mais peut-il en être autrement?), les ornementations sonores idéalement choisies et placées, les tonalités et textures se montrent particulièrement évocatrices. L’offrande musicale (j’emprunte cette terminologie au Kapellmeistercar elle est entrée dans le langage courant. C’est un clin d’œil au contrepoint également, que l’on retrouve ici) est architecturée en sept pièces qui – bien très distinctes en termes d’atmosphères et de structures – forment, après plusieurs écoutes, un ensemble cohérent et très tendu. Les cordes frottées, les sons percussifs, le côté exploratoire marquent de leur seau cette réalisation.
Oscillant entre Classique Moderne, Art Rock de chambre, Electro bien dosé, et B.O. de films non encore réalisés (observez les constructions), cette proposition titille notre imaginaire! Totalement inclassable - et c’est là tout son sel - cette œuvre formidablement personnelle, que l’on s’approprie avec avidité, gourmandise, pour en faire son miel, a été formidablement pensée, minutieusement mise au point et polie avec l’amour des choses bien faites.
L’art de la composition n’est pas une science exacte et c’est très bien ainsi. Toutefois, dans le cas qui nous occupe, il transpire un savoir-faire transcendé par une inspiration personnelle peu ordinaire.
Le résultat global, particulièrement suggestif, nous donne du grain à moudre, dans son sens figuré, en fait de réflexion ou d’action. Comme à d’autres reprises, il reste cette insistante constatation: ce ne sont pas les responsables, ce ne sont pas les décideurs, ce ne sont pas ceux qui détiennent les moyens financiers inouïs qui permettrait d’AGIR qui s’inquiètent. Pas dans les faits en tout cas. Ce sont les intellectuels de tous horizons qui déplorent une situation de plus en plus incontrôlable. Ce sont eux qui qui mettent en musique, avec sensibilité, ce que nous mettrions en mots. L’artiste est aussi – surtout – un homme. A ce titre il lui est insupportable d’assister, impuissant, à la dévastation de Gaïa.
Avec une carrière remarquable de créativité et d’éclectisme, Thierry ZABOITZEFF (oui, celui qui a officié chez ART ZOID), œuvre en solo (cinéma, dance, scène) depuis plusieurs années (1997) et s’est dirigé vers un style créatif des plus singulier. Les associations d’acoustique et d’électronique, de timbres qui ne voisinent que très rarement, de trames mélodiques imparables et de sons concrets forment une matière vivante qui pulse. La présence du piano et les vocalises dramatiques, théâtrales ou «incantatoires», qui ne correspondent à aucune langue connue, renforcent l’impact de l’une ou l’autre composition. Mention particulière à «Cold Song» de Henry PURCELL (4), adapté par Thierry ZABOITZEFF, «chanté» dans ce langage émotionnel prenant.
Ceci n’est pas un simple album. C’est un manifeste philosophique et musical.

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Clair & Obscur (F)



HEAT - (Rough Mix) - Thierry Zaboitzeff
iMD-ZABMUSIC/iMusician


08/12/2024
Par Thierry Folcher


Quelques mois seulement après la parution de Le Passage (https://clairetobscur.fr/thierry-
zaboitzeff-le-passage/), Thierry Zaboitzeff (https://www.zaboitzeff.org/) nous propose "Heat", un second volet tout aussi engagé dans la lutte contre les forces destructrices qui menacent la planète tout entière. Son combat, li le livre avec ses armes, sa force et son inspiration. Chacune de ses créations est issue d'une véritable propension à monter des saynètes terriblement dramatiques et enflammées. Sur Heat, li continue son cheminement en clair-obscur basé sur des tensions à l'impact épidermique immédiat (« Vague de Chaleur Intense », « Bulletin Météo ») en alternance avec des climats plus recueillis «( Echoes », «
Signes Avant-Coureurs »). Par ailleurs, Thierry Zaboittzeff nous propose ici sa propre interprétation du « Cold Song » d'Henry Purcell, une plage classique qui fut popularisée au début des années 80 par Klaus Nomi. Le monde du co-fondateur d'Art Zoyd est à nul autre pareil et ne peut fonctionner que si l'on sait se passer des habituels schémas rassurants. C'est très percussif, mystérieux et toujours surprenant. L'avantage pour celui qui adhère à ce genre de tournures musicales est de se retrouver balloté par de puissantes vagues tout aussi douces que menaçantes. Une expérience qui va bien au-delà de la simple et coutumière
relation avec le monde des arts. Une épreuve, certes, mais forcément enrichissante.

Brève de Thierry Folcher

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Exposé Online (USA)


HEAT - (Rough Mix) - Thierry Zaboitzeff
iMD-ZABMUSIC/iMusician


15/12/2024
par Peter Thelen

Octobre 2024 nous apporte la dernière série d'enregistrements du multi-instrumentiste Thierry Zaboitzeff, membre fondateur et bassiste d'Art Zoyd, qui travaille en tant qu'artiste solo depuis qu'il a quitté le groupe à la fin des années 90. Depuis lors, il a publié une vingtaine d'enregistrements, des albums complets, des singles et des EP, dont de nombreuses partitions pour la danse moderne, ainsi que son recueil 3CD 50 Ans de Musique pour son 50ème anniversaire ; Exposé a publié des critiques pour presque tous ces albums au fil des ans. Son dernier album, Heat, est un album complet, d'une durée totale d'environ 35 minutes, composé de sept morceaux où Zaboitzeff joue tous les instruments, y compris le piano, les claviers, les guitares basses, le violoncelle électrique, les échantillonneurs, les paysages sonores, la programmation et même, à l'occasion, les voix. La musique de cet album est très variée, allant d'une rythmique intense à de douces dérives occupant les espaces extérieurs, de visions sombres et tordues à des tranches de beauté mélodiquement obsédantes, pleines de tension cherchant toujours à se libérer ; on peut parfois trouver des similitudes avec son ancien groupe, bien qu'il ait toujours pris soin de ne pas tomber dans le piège de la répétition ou du rabâchage de vieilles idées. Il ne semble pas y avoir de concept global dans les morceaux, et tous les titres sauf un sont composés par Zaboitzeff, cette exception étant une adaptation de « Cold Song » d'Henry Purcell. Le premier morceau, « Vague de Chaleur Intense », s'ouvre sur des enregistrements de terrain d'une voix parlée en français avant de passer à une figure rythmique chargée, le tout ressemblant à un mash-up entre des sons classiques, de l'opéra et des morceaux de Canterbury sans le jazz - c'est une déclaration d'ouverture vraiment magnifique. Commençant avec une touche de Magma, « Echoes » serpente à travers de sombres canyons au fur et à mesure qu'il approche de ses trois minutes, avec des harmonies vocales mélodiques très puissantes et uniques. Avec une pulsation entraînante et un arrangement chaotique, « Heatwave Alarm » repousse les limites avec des voix sombres et menaçantes, il est probablement aussi proche du rock que n'importe quel autre morceau ici, mais explosif serait une meilleure description. « Bulletin Météo » explore un côté plus doux, avec un piano proéminent et des arrangements puissants qui, ensemble, forment les neuf minutes les plus introspectives et les plus belles de l'album. Un autre superbe album de TZ.
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Rythmes Croisés (F)


HEAT - (Rough Mix) - Thierry Zaboitzeff
iMD-ZABMUSIC/iMusician


15 novembre 2024 Philippe Perrichon Chroniques

Présenter Thierry ZABOITZEFF serait faire offense à nos lecteurs qui le suivent depuis tant d’années et, notamment, dans nos colonnes (voir notamment : https://rythmes-croises.org/thierry-zaboitzeff-iva-lirmaarchives-02-07/). Cependant, si HEAT devait être votre porte d’entrée dans l’univers musical de ce compositeur multi-instrumentiste exceptionnel, vous auriez alors choisi probablement celui de ses nombreux albums qui se révèle sans ambiguïté au cœur de nos préoccupations humaines actuelles et des plus prégnantes puisqu’il en va de la survivance même de notre espèce.

Il est vrai que les espaces sonores toujours novateurs que Thierry ZABOITZEFF explore sans concession depuis plus de cinquante ans (cf. https://rythmes-croises.org/thierryzaboitzeff-au-coeur-de-cinquante-ans-de-musiques/ ) sont parfois apparentés à des dimensions oniriques – et parfois cauchemardesques – où l’on relèvera de fondamentales interrogations sur les parts d’ombre et de lumière où chemine l’âme humaine. Certains de ses opus font souvent référence à un langage imaginaire propre, qu’il soit instrumental ou vocal, ancrant son inspiration dans l’espérance ou dans l’angoisse que peut susciter l’évolution humaine dans son espace interactif et planétaire.

Avec HEAT cependant, la métaphore n’est plus de mise : la planète brûle et la magnifique jaquette réalisée par Thierry MOREAU (le fidèle graphiste et ami qui réalise ses visuels depuis de nombreuses années) (https://rythmescroises.org/thierry-moreau-ou-le-parcours-dungraphiste-familier-et-pourtant-meconnu/ )ainsi que les titres qui composent l’album sont sans ambiguïtés :

1. Vague de chaleur intense (5:47)
2. Bulletin Météo (9:05)
3. Heatwave Alarm (4:15)
4. Cold Song (3:57)
5. Echoes (2:53)
6. Signes avant-coureurs (5:10)
7. Epilogue (3:34)

Cette sensibilité au caractère fragile, malmené, autant que merveilleux de Gaïa était déjà exprimée par Thierry ZABOITZEFF dans Le Passage, son album sorti en début d’année, ou encore dans des titres comme Heat & Suffocation sur son album India. Cette suffocation relayée par les voix linéaires des médias est ici clairement évoquée, certainement parce que cette réalité exponentielle est de chaque instant désormais, avec son lot de dérèglements dont nos modes de vie sont la cause sans que, pour autant, les victimes, quotidiennes désormais, n’établissent encore le lien de responsabilité qui nous incombe.

Mais le four alchimique dans lequel l’inspiration de Thierry ZABOITZEFF trouve son accomplissement ne délivre nulle lave en fusion : l’œuvre témoigne ici d’une rigueur toute conforme au cheminement du compositeur – et seul interprète de sa musique. Le premier titre annonce la couleur rougeoyante qui ne nous quittera plus désormais : la pièce débute par un thème ciselé au piano, très « staccato », vite repris aux violoncelles, l’instrument de prédilection de Thierry ZABOITZEFF. L’obstination rythmique inscrit bien le fait que, désormais, c’est Chronos qui compte les points, sans état d’âme : Vague de chaleur intense est le compte à rebours d’un temps qui nous est désormais compté. La pièce, première de l’opus, peut être entendue sur Bandcamp à l’adresse suivante :

https://thierryzaboitzeff.bandcamp.com/album/heat

L’absence de référence tonale doublée du caractère martial des parties vocales ainsi que les ostinatos rythmiques de Heatwave Alarm contribuent à illustrer une brutalité bien typique hélas des comportements humains les uns envers les autres et envers la Nature. Les évocations des chœurs martiaux ne sont pas une référence nouvelle pour Thierry ZABOITZEFF, qui avait déjà utilisé ce procédé vocal saisissant dans Le Mariage du Ciel et de l’Enfer au sein d’ART ZOYD. Pour un peu nous ne sommes pas loin d’un Ork Alarm de Jannik TOP, un autre violoncelliste et bassiste bien connu des aficionados du groupe MAGMA.

Si Cold Song peut apparaître comme un répit dans cette canicule sonore, la pièce, appuyée sur une célèbre marche harmonique de Henry PURCELL, porte une partie vocale chromatique ascendante où Thierry ZABOITZEFF, d’une voix solitaire, juste, fragile et sensible, chante, dans un langage imaginaire, une complainte qui, à la fin de cette marche ascendante, se meurt sur un timbre grave et fataliste. Le froid y est certes évoqué, mais le bruit sinistre de la glace qui se fend ne semble pas de bon augure pour la suite, même si la cinquième pièce, Echoes, déroule sa mélodie paisible parfois à deux voix : la chaleur y est omniprésente quoiqu’en filigrane.

Elle est à nouveau évoquée dans sa fatalité à travers Signes avant-coureurs qui, même si des pauses nous sont encore ménagées, nous dirige vers un Epilogue qui prolonge ce do dièse grave du piano qui sonne comme un glas. La Terre semble ici tourner, rougeoyante, dans un espace à peine troublé par le murmure des derniers crépitements d’un feu qui l’a dévastée. Un message radio annonçant des canicules se fait encore entendre tandis qu’une mélodie étrange, articulée comme en quinconce entre le piano et le violoncelle souligne désormais l’absence du temps.

Chaque opus de Thierry ZABOITZEFF est une œuvre en soi, et une partie incontournable de l’édifice de sa création. Homogène dans sa progression et sa démarche, marquées du sceau de l’intransigeance et de l’exigence, sa création est pourtant constituée d’univers différents, ce qui peut nous amener à considérer que l’ensemble de l’œuvre de Thierry ZABOITZEFF est un multivers, un kaléidoscope d’univers cohérents indépendamment les uns des autres, mais en congruence quand on considère la progression passionnante de ce musicien à l’inspiration personnelle unique reconnaissable entre mille.

Vous l’aurez compris : HEAT est incontournable, par la cohérence de son message de sensibilité et de grande urgence. Bienvenue dans le multivers de Thierry ZABOITZEFF !

Philippe Perrichon

Page : https://thierryzaboitzeff.bandcamp.com/album/heat

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Babyblaue Seiten (D)




HEAT - (Rough Mix) - Thierry Zaboitzeff
iMD-ZABMUSIC/iMusician


par Siggy Zielinski 11/11/2024

Heat » du multi-instrumentiste Thierry Zaboitzeff (connu de nombreux amateurs d'avant-prog pour avoir fait partie d'Art Zoyd de 1971 à 1997) est conçu comme un album conceptuel sur la menace de surchauffe de la planète Terre, comme un avertissement pour nous tous. Sur « Heat », Zaboitzeff crée une fois de plus entièrement seul un impressionnant ensemble prog avant-symphonique, auquel il apporte sa contribution en jouant de la guitare basse, du violoncelle électrique, des claviers, des samplers, des soundscapes et en programmant des rythmes et autres effets.

On entend les voix qui parlent et les effets sombres de type pièce radiophonique qui doivent attirer l'attention sur l'urgence de la catastrophe climatique qui nous attend. Mais le plus important chez Zaboitzeff est, comme toujours, le niveau purement musical. Les ambiances sombres de nombreux passages, à mi-chemin entre la musique classique moderne et l'ambient, doivent également être considérées comme un avertissement. On entend sur « Heat » la fusion typique pour l'artiste des éléments de l'avant-garde, du prog moderne, de l'électronique et de la musique classique expérimentale. Le musicien utilise encore des qualificatifs comme « alternatif », « artrock », « experimental » et « rock in opposition ».

S'il n'y avait pas les rythmes programmés, on pourrait difficilement penser qu'une seule personne produit ici les passages orchestrés, les sons opulents du violoncelle ainsi que diverses voix. De temps en temps s'ajoutent des chants parlés dans une langue imaginaire qui me semble très primitive, ou des interventions vocales à l'allure très combative. Dans ce cas, c'est très approprié pour un titre comme « Heatwave Alarm ». « Echoes » combine le jazz ambiant avec des accents de musique du monde et de chamanisme.

« Heat » est un signe de vie de Zaboitzeff qui vaut la peine d'être écouté, avec son mélange de styles inimitable.

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Autopoietican - Apuntes de Musica Progresiva Contemporanea (PER)



HEAT - (Rough Mix) - Thierry Zaboitzeff
iMD-ZABMUSIC/iMusician


La chaleur du nouveau moment du maître franco-autrichien THIERRY ZABOITZEFF
BONJOUR, AMIS DE L'AUTOPOIÉTIQUE, CÉSAR INCA VOUS SALUE.

11/11/2024


La nouvelle œuvre phonographique du maître franco-autrichien THIERRY ZABOIZEFF est déjà publiée en numérique depuis le début du mois d'octobre dernier, et son édition physique est prévue pour le mois de janvier de l'année prochaine. L'album en question s'intitule « HEAT » et constitue un nouveau véhicule pour les performances dextres et suggestives à la basse, au violoncelle électrique et aux claviers de l'incombustible Don THIERRY ; en outre, il fait aussi un peu de chant, en plus d'ajouter des paysages sonores et de la programmation à la structure instrumentale. Le matériel rassemblé sur « HEAT » a été enregistré lors de plusieurs sessions qui se sont déroulées dans la belle ville autrichienne de Salzbourg entre les mois d'avril et de septembre de cette année 2024. C'est dans cette même ville de naissance de JOHANNES CHRYSOSTOMUS WOLFGANGUS THEOPHILUS MOZART que le vétéran ZABOITZEFF a façonné ce nouvel échantillon de compositions axées sur un avant-prog moderniste avec des projections électro-acoustiques qu'il a forgé comme sa propre voix depuis l'époque où il faisait partie de l'ensemble ART ZOYD. Il semble incroyable que 40 ans se soient déjà écoulés depuis la sortie de sa première œuvre solo « Prométhée » et c'est une bénédiction pour l'art du son que ce monsieur puisse encore, à 71 ans, conserver de bonnes doses de vigueur et de créativité. Comment cela se concrétise-t-il dans le cas précis de l'album que nous chroniquons aujourd'hui ? Passons en revue les détails pour le savoir.

Le répertoire de « HEAT » commence par « Vague de Chaleur Intense », un morceau centré sur un dynamisme chamber-rock agile et sophistiqué après un bref prologue narré. Le jumelage étroit des bases harmoniques du piano et du violoncelle établit le développement de l'axe thématique à un rythme régulier. La densité inhérente à l'esquisse compositionnelle fait preuve d'une brillance expressionniste particulière. Un début d'album saisissant qui, d'une certaine manière, nous rappelle l'ART ZOYD de la phase 1985-87. Vient ensuite le tour de 'Bulletin Météo', la pièce la plus longue de l'album avec ses 9 minutes et quelques. Une note grave de piano amorce de subtiles fioritures sur lesquelles se construit une aura d'attente, qui se situe quelque part entre l'introspectif et le mystérieux. Au fil des minutes, la prédominance d'accents cinématographiques accentue opportunément l'ambiance atmosphérique de la composition, de sorte que l'introspection devient le facteur prédominant. Les ressources occasionnelles d'énergie expressive proviennent des ornements impressionnistes de l'orchestre qui remplissent certains des espaces indiqués par les notes du piano et les harmonies du synthétiseur qui les accompagnent. Le maniement des percussions et des gammes programmées nous rappelle, dans une certaine mesure, le TANGERINE DREAM du début des années 80. 'Heatwave Alarm' est orienté vers un dynamisme extraverti et acide pour une idée obscurantiste qui, à la fin, est traitée avec des crochets sur un schéma dansant. Tension et magnétisme convergent avec une parfaite fluidité dans ce morceau à l'attrait indéniable. Cold Song' est une composition du maître baroque anglais HENRY PURCELL que ZABOITZEFF remodèle pour l'amener sur son propre terrain. Cette version est empreinte d'une solennité grisâtre qui flirte avec le lugubre sans jamais y parvenir. Echoes' reprend un peu de l'impact de la solennité systématique de la pièce précédente, mais l'amène dans une zone plus nettement lyrique, le schéma mélodique et l'arrangement orchestral utilisés ayant un caractère évocateur.

Signes Avant-coureurs' s'étend sur un espace de plus de 5 minutes pour explorer à nouveau la dimension plus extravertie de la proposition musicale exposée dans l'album, étant donné que le relâchement frappant dans lequel le noyau thématique est encadré condense des éléments de l'électronique contemporaine et des vibrations fusionnelles. Intitulé à juste titre « Épilogue », ce morceau est chargé de clore le répertoire avec une aura contemplative, enveloppée dans un climat crépusculaire aux teintes sombres, traitées avec une grande subtilité. En effet, la sobre vivacité apportée par une séquence synthétisée sous la présence dominante du piano permet de mettre en place des subterfuges d'agilité avec lesquels le sombre peut être préservé dans une instance latente raffinée. Il y a une certaine hantise dans les phrasés calmes du piano qui nous fait souhaiter que cet épilogue dure un peu plus longtemps... mais c'est ce qu'il y a dans l'adieu. C'est finalement tout cela qui nous a été offert dans « HEAT », une œuvre phonographique stupéfiante qui démontre, pour la énième fois, le formidable travail créatif dont est capable le grand THIERRY ZABOITZEFF.

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